Canada

La parlure Québecoise 👩🏼‍🏫

Impossible de faire un article sur le Québec sans s’attarder sur leur accent! Bon oui, je sais, certains diront que c’est en Europe qu’on a un accent mais c’est un autre débat… disons qu’entre le Français d’Europe et le Français du Canada il y a quelques différences 🇨🇦

Leçon 1: Premiers contacts

Commençons par la base :

Allo= Salut
Bon matin= Bonjour
Bienvenue= de rien
C’est correct (“c’est corrèk”)= ça va
Icitte= ici
Fait que (“Faque”)= alors, donc, du coup
Dans l’fond= Du coup

C’est bien connu, les Canadiens ont tendance à traduire beaucoup de mots de l’anglais. Mais quand je dis traduire c’est vraiment mot à mot!
Il suffit d’ailleurs de regarder les quelques exemples ci-dessus : “Bon matin” est l’équivalent de ” Good Morning” et “Bienvenue” est l’équivalent de “you’re welcome” !

Ah, et dernière chose, attardons nous sur le fameux tu (prononcé tsu) qu’on retrouve sans raison après le verbe dans des questions. Même si le sujet n’est pas la 2e personne du singulier, car ce tsu là, c’est juste pour le son, ça n’a rien à voir avec le pronom !
– Tu peux tu venir m’aider ?
– Vous prendrez tu du saumon sur vos bagels ?
– Il vient tu aujourd’hui ?
– On y va tu?

Leçon 2 : La vie de tous les jours

On continue !

Le char= la voiture
Aller gazer= faire le plein
Mo= je vais
Full= rempli
Pogner= attraper
Frette= froid
Une tuque= un bonnet
Le traversier= le ferry
La toune= la chanson
Dispendieux= cher
Du change= de la monnaie
La lumière= le feu de signalisation

Ne pas confondre au risque de se retrouver dans une situation délicate :

Les gosses= les testicules
Une turlutte= Une chanson populaire
Une catin= une poupée
Fin= gentil

Il est donc tout fait normal d’entendre qu’une petite fille ressemble à une catin mais il est très déplacé de jouer avec ses gosses au parc…
Oh et j’oubliais ! Ne dites pas que vous caressez votre chat. Vous flattez votre chat. Caresser a une connotation sexuelle et est rarement employé !
Voilà voilà.

Leçon 3 : Être amoureux en Québecois

Car le langage de l’amour n’est pas si universel que ça :

Ma blonde= ma petite amie
Mon chum= mon petit ami
Un bec= un bisou
Crouser= draguer
Tomber en amour= tomber amoureux

Leçon 4 : Ces petits mots qui sonnent rigolo

Les québecois emploient, avec un sérieux exemplaire, beaucoup de petits mots plutôt rigolo. En voici quelques exemples :

La débarbouillette= Le gant de toilette
Le rouli-roula= le skateboard
Tiguidou! = C’est d’accord!
Le ski-doo= La motoneige
Des bobépines= Des pinces à cheveux
Une bobette= Une culotte
Fesser= Frapper
Un ivressomètre= Un éthylotest
Un pichou= quelqu’un de laid

Leçon 5 : Mettre tout ça en place

Maintenant que vous avez les bases, les choses marrantes peuvent commencer!

Y fait bien frette icitte!= il fait froid ici!
Y fait frette en tabernak= Il fait tellement froid
J’ai un party avec ma gang= je vais à une soirée avec des amis
Mo t’montrer d’quoi= je vais te montrer quelque chose
Crosser la street= traverser la rue
Faire du pouce= faire de l’auto-stop
Prendre une chance= prendre un risque, oser
Avoir du fun= s’amuser
C’est le fun= c’est cool/amusant
Attache ta tuque!= tiens toi prêt!
Avoir la flye à l’air= avoir la braguette ouverte

Leçon 6 : Le parler grossier

Tout d’abord un peu de contexte : Le Québec des premiers jours était très croyant. Les jurons (appelés sacrements, ou avec l’accent : sacremins) se sont donc développés à partir du vocabulaire chrétien, à savoir : l’ostie, le calice, le Christ, et le tabernacle. En revanche, même si l’intention était d’être grivois, ces mots n’étaient (oh grand Dieu!) pas utilisés directement pour sacrer ! Ces mots ont été altérés volontairement lorsqu’ils sont employés pour jurer, et forment la base des jurons : asti, côlisse, criss, tabernak. Il y a une certaine “hiérarchie” de vulgarité sur ces termes:

AstiVulgarité basse
CôlisseVulgarité moyenne
CrissVulgaire
TabernakExtrêmement vulgaire, réservé pour des occasions
où il se justifie, par exemple quand on se cogne
le doigt de pied contre un meuble.

Comme pour nos propres gros mots, ils se combinent. La seule règle, c’est l’ordre : toujours en vulgarité croissante, mais vous pouvez en sauter : Asti d’tabernak.

Ce n’est pas tout ! Ils se conjuguent également, et c’est ici que réside le cœur du parler commun. Il n’y a pas de règles, pensez au verbe schtroumpfer qui, grâce au contexte, peut dire ce que l’on veut. Sélectionnez juste le degré de vulgarité, conjuguez, et le tour est joué ! Quelques exemples :

Je m’en côlisseJe m’en fous
Je vais te crisser une voléeJe vais te donner une volée de claques

⚠️ En français classique, on ne rougit déjà pas de nos jurons. Les sacrements québecois en revanche peuvent nous paraître désuets, mais n’en sont rien ! Les Québecois n’aiment pas qu’on s’en moque, car pour eux ils sont tout aussi vulgaires que ceux que nous employons nous-même. Gardez vous bien de sortir un tabernak hors contexte pensant faire une une bonne blague… personne ne rira !

Le quizz final !

Êtes vous prêt à comprendre les têtes à claques?

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